LE SYSTEME IMMUNITAIRE Partie 2

Article de la commission scientifique sur l’embryologie (du fœtus à l’allaitement) , ainsi que les différentes pathologies du système immunitaire…

2 L’EMBRYOLOGIE

2.1) L’immunité chez le fœtus 

  • L’embryon est comme une greffe pour sa mère ; une greffe évidemment compatible.
  • Le système immunitaire se prépare pour que dès la naissance, il puisse réagir aux antigènes de l’environnement.
  • Toute construction exige de l’énergie (glucide, lipides) et des matériaux (sodium, calcium, potassium, acides aminés…). Tout cela est transmis par la mère à son enfant à travers le placenta, d’où l’importance de bonnes habitudes alimentaires, une bonne circulation sanguine, bonne pression et oxygénation vers le placenta intermédiaire entre la mère et le fœtus.
  • Les globules du sang sont fabriqués dans le sac vitellin puis par le foie fœtal vers la 5ème semaine puis par la moelle osseuse. Ils sont issus du mésoderme nouveau (3ème étage).
  • Le thymus, organe lymphoïde primaire, est issu de l’endoderme (zone médullaire) et de l’ectoderme (corticale) Il se forme vers la 4/5ème semaine.
  • La moelle osseuse a une activité hématopoïétique vers le 4ème mois.
  • La rate, organe lymphoïde secondaire, se forme vers la 5/6eme semaine
  • Les ganglions lymphatiques, issus du mésoderme nouveau, se forment à la fin de la période embryonnaire vers 2 mois.
  • Fabrication des cellules Natural killer de l’immunité, innée.
  • A 12 semaines (3mois), le rapport des cellules lymphatiques T4 sur T8 est comparable à celui de l’adulte en bonne santé.
  • Vers la 14ème semaine (3mois et 1/2), le fœtus possède un système immunitaire : 
  • La faible production d’anticorps des lymphocytes (Ig)(anticorps) à la naissance est compensée par le passage actif au travers du placenta des IgG maternelles à partir du 3ème trimestre.
  • Si prématurité : pas de IgG maternelles.
  • A noter : une équipe de chercheurs a découvert que le fœtus possédait des cellules dendritiques fonctionnelles (immunité adaptative) dès la 13ème semaine (3 mois et 1/2), celles qui permettent de déclencher une réponse immunitaire de l’organisme face à un danger :
  • Bien que ces cellules se comportent grosso modo comme la version adulte, leur réponse aux protéines humaines étrangères diffère.
  • Au lieu de cibler les corps étrangers pour les éliminer, ces cellules vont plutôt activer une certaine catégorie de cellule T, lymphocyte T régulateur, et ce afin d’éviter une réaction immunitaire potentiellement désastreuse contre les cellules de la mère. 
  • Au lieu de détruire les cellules qu’il considère comme « étrangères » et donc potentiellement celles de la mère, le système immunitaire du fœtus tente de les inhiber.

2.2) Naissance

Passage d’un milieu stérile à un environnement colonisé.
  • Par voie basse : par le passage dans le vagin, le bébé est colonisé par le microbiote vaginal de sa mère et reçoit les micros organismes qui ont une influence sur l’immunité du bébé
  • Différents si césarienne.
  • A la naissance, le nombre de globules blancs atteint très vite les valeurs de l’adulte. 
  • La sollicitation répétée dans cet environnement colonisé via la peau, le tube digestif, le système respiratoire, stimule l’immunité adaptative du bébé. 
  • Le nouveau-né développe une augmentation des lymphocytes dans son sang.
Le nombre de T4 et T8 est supérieur à celui de l’adulte. Sa capacité immunitaire est très importante. 
  • Vers 2 ans, cette production des Ig protège le nouveau-né, le système immunitaire est en place, capable de fabriquer des anticorps et mémorise les agressions : il acquiert sa maturité immunitaire. 

2.3) Allaitement 

  • Colostrum : 12g/l d’Iga (qui permettent de se défendre contre les antigènes des bactéries vaginales maternelles), protection immédiate par les Iga du lait maternel.
  • Reçoit les nutriments qui vont nourrir les bactéries intestinales, pour la flore intestinale.

3 LES PATHOLOGIES

  • Nous allons ici faire un rappel des 3 différentes familles de pathologies qui mettent en œuvre le système immunitaire. La première est considérée comme normale, les suivantes comme des anomalies.

3.1) Infections

  • La réaction immunitaire d’origine infectieuse représente pour la science actuelle le processus normal du système immunitaire, sa raison d’être biologique. Il s’agit pour un organisme de protéger son intégrité par destruction de menaces extérieures.
  • On distingue l’immunité innée non spécifique, c’est à dire large et qui cherche à distinguer tout ce qui est non-soi afin de l’éliminer, et l’immunité acquise spécifique qui va s’attaquer à des substances précises identifiées comme menaçantes dans la banque de donnée du système (mémoire immunitaire).

3.2) Allergies :

  • L’allergie est un dérèglement du système immunitaire qui correspond à une perte de la tolérance vis-à-vis de substances a priori inoffensives : les allergènes. Ce qui est appelé dérèglement par la science du hasard est en fait une adaptation pour la science du sens. Le système immunitaire d’un individu augmente sa liste d’étrangers indésirables en ajoutant des éléments que la plupart des autres organismes humains tolèrent naturellement. 
  • Le site de l’INSERM interroge les mécanismes épigénétiques comme explication de l’augmentation non naturelle de la fréquence des allergies (25 à 30% de la population) et pointe du doigt les modifications de notre environnement notamment l’excès d’hygiène. Est-ce que nos douaniers internes se méfient de plus en plus d’étrangers comme notre société se méfie des menaces extérieures (microbes, étrangers, croyances différentes, etc…) ?

3.3) Maladies auto-immunes :

  • Encore un caprice du système immunitaire ? Cette fois-ci au lieu de réagir à des substances extérieures inoffensives c’est contre des composants de son propre organisme que le système immunitaire se retourne. Alors qu’elle est censée être le garant de son intégrité voilà que la police du corps agresse une partie de ce qu’elle devrait défendre.
  • Un certain degré d’auto-réactivité du système immunitaire existe naturellement. Mais au cours du développement, l’organisme développe une tolérance immunitaire vis-à-vis des constituants du soi. Ici on dit que la tolérance du soi est rompue. Alors la maladie auto-immune est-elle le reflet d’une certaine intolérance (du latin tolerare = accepter) envers soi-même ?
  • Là encore la diminution de l’exposition naturelle aux agents infectieux est suspectée (hygiène, alimentation, masques et gestes barrières ?)
  • Cela concerne au moins 80 maladies, entre 5 et 8% de la population mondiale et 8 malades sur 10 sont des femmes.

3.4) Cancer et immunité :

  • Les cancers ne font pas appel au système immunitaire comme les 3 précédentes familles de pathologies. Cependant il est important de souligner une caractéristique des cellules cancéreuses : leur prolifération, et donc leur dangerosité, est possible parce que le système immunitaire est inefficace contre elles.
  • Pendant longtemps les chercheurs ont cru que cette situation tenait tout simplement à l’origine des cellules cancéreuses qui proviennent en quelque sorte du soi (immunitairement parlant) mais il a été découvert que ces cellules possèdent à leur surface des marqueurs tumoraux qui devraient permettre aux cellules immunitaires de les distinguer (et c’est parfois le cas). 
  • Le problème se situe donc ailleurs : selon des processus qu’il est impossible de développer ici les cellules cancéreuses peuvent parfois tromper, inhiber voire dévoyer le système immunitaire.

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